Manifestation JE/US 2025
Réciprocités


Manifestation JE/US

12 septembre 19 octobre 2025

Commissaire
Maude Johnson

Artistes
Sara A.Tremblay
Lorna Bauer
Snack Witch Joni Cheung
Natacha Clitandre
Rachel Crummey
Marie-Claude Daoust
Lindsay Katsitsakatste Delaronde
Kuh Del Rosario
Zaynab Ghaïs-Mortada
Marie-José Gustave
Horizon Factory (Erin Hill + Nina Vroemen)
Ryth Kesselring
Laurel Rennie
Vicky Sabourin
SALT (Rachel Crummey + Tara Dougans)
Maria Simmons
Christine Sioui Wawanoloath
Karen Trask
Stanley Wany
Wapikoni mobile + Communauté d’Obedjiwan

Graphisme
tierce




Réciprocités


Maison de la culture Marcel-Robidas
12 septembre  19 octobre 2025

Lorna Bauer
Rachel Crummey
Kuh Del Rosario
Lindsay Katsitsakatste Delaronde
Zaynab Ghaïs-Mortada
Marie-José Gustave
Laurel Rennie
Stanley Wany
Wapikoni mobile + Communauté d’Obedjiwan


La Manifestation JE/US 2025 tire son inspiration des nombreux gestes d’échange qui nourrissent les relations et les existences, du mycélium au corail, de l’abeille à l’être humain. Axée autour des diverses facettes de la réciprocité qui caractérisent les dynamiques propres aux écosystèmes naturels et sociaux, la programmation explore les interactions, les rapports d’appartenance et d’interdépendance ainsi que les dissonances et les états chaotiques qui rendent un milieu vivant. 

À la Maison de la culture Marcel-Robidas, l’exposition collective Réciprocités invite à réfléchir aux différents modes de cohabitation, à la préservation et la réhabilitation du territoire, à l’intimité, à l’impermanence et à la mobilisation collective. Engageant les sens et la pensée, les œuvres examinent les relations entre le tissu urbain et l’environnement fluvial qui le borde et offrent une variété de perspectives sur les sensibilités humaines et non humaines. 

Ensemble, les artistes font écho aux espaces de réciprocité dont regorge Longueuil/Karonhiatsi'kowahne, en plus de forger de nouvelles relations avec ses écosystèmes. À travers l’enchevêtrement d’expressions matérielles et de réflexions esthétiques, poétiques et philosophiques, JE/US 2025 propose une expérience alliant arts visuels, arts vivants et projets communautaires et mettant en lumière les interconnexions tout autant que les irrégularités inhérentes aux notions d’échange et de partage.



Manifestation JE/US 2025 draws its inspiration from the many acts of exchange that nourish relationships and lives, from mycelium to coral, from bees to human beings. Focusing on the multiple facets of reciprocity that shape the dynamics of both natural and social ecosystems, the program explores interactions, the sense of belonging and interdependence, as well as the dissonances and chaotic states that keep an environment alive.

At Maison de la culture Marcel-Robidas, the group exhibition Reciprocities invites us to reflect on different ways of living together; on preservation and rehabilitation of the land; on intimacy, impermanence and collective action. Engaging both the senses and the mind, the works examine the connections between the urban fabric and the bordering river environment, offering diverse perspectives on human and non-human sensibilities.

Collectively, the artists echo the spaces of reciprocity that abound in Longueuil/Karonhiatsi'kowahne, while forging new relationships with its ecosystems. Through an interweaving of material expressions and aesthetic, poetic and philosophical reflections, JE/US 2025 offers an experience that brings together visual arts, performing arts and community projects, highlighting not only interconnections but also the irregularities inherent to the notions of exchange and sharing.



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Antoine Giroux




Tresser la rive


Parc Marie-Victorin
13 17 septembre 2025

Karen Trask


Ancrée dans l’écosystème propre aux berges du fleuve Saint-Laurent, la performance Tresser la rive explore la cohabitation des plantes indigènes et des plantes dites « invasives ». Du 13 au 17 septembre 2025 au parc Marie-Victorin, Karen Trask réalise une longue tresse à partir de l’entrelacement de feuilles de quenouilles, de roseaux communs et d’une corde de papier filé contenant des semences de plantes riveraines indigènes. La tresse est laissée sur place au terme de la performance, déployée sur la rive d’où elle provient.

Introduit au Québec au début des années 1900, le roseau commun s’est rapidement répandu au bord des routes, des rivières et du fleuve. Il y côtoie des plantes indigènes comme la quenouille, dont les propriétés filtrantes permettent aux marais d’assurer leurs fonctions écologiques. Dans sa tresse, l’artiste ajoute à ces végétaux un papier qu’elle a fabriqué pour l’occasion, voué à se décomposer sur la berge pour y libérer ses précieuses graines. Alliant différents territoires, le papier réunit des graminées de la pointe de Moisie – ramassées dans le cadre d’une résidence artistique sur la Côte-Nord en 2024 – avec du gampi, une fibre végétale utilisée dans la fabrication de papiers artisanaux japonais.



Based on the ecosystem of the St. Lawrence River shoreline, the performance piece Braiding the Shore explores the coexistence of native and so-called “invasive” plants. From September 13 to 17, 2025, at Parc Marie-Victorin, Karen Trask will create a long braid woven from cattail leaves, common reed and a paper cord spun with seeds of native riparian plants. At the end of the performance, the braid will be left on site, unfurled along the riverbank from which it came.

Introduced to Quebec in the early 1900s, the common reed quickly spread along roadsides, rivers and the St. Lawrence. It grows near native plants, such as the cattail, whose filtering properties allow marshes to fulfil their ecological functions. The artist will incorporate into the braid handmade paper created specifically for the occasion, designed to decompose on the riverbank and release its valuable seeds. Bringing together different places, the paper combines grasses, gathered at Moisie Point during an artist residency in the Côte-Nord in 2024, with gampi, a plant fibre traditionally used in Japanese papermaking.



Documentation

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Paul Litherland






fleurir (ou flétrir)

300 rue Guillaume
12 septembre 19 octobre 2025

Sara A.Tremblay

Assemblées sous la forme d’une installation photographique, les images de Sara A.Tremblay mettent en scène la vie elle-même, ses rythmes et ses soubresauts. Tendues à la balustrade de la maison centenaire de l’artiste Eugenia Reznik, elles tissent le récit intime du travail artistique, de la vie en arrière-plan, du visible et de l’invisible. L’autoportrait fragmenté qui résulte de la composition évoque l’espace domestique de Sara, tout en entrant en résonance avec le lieu de présentation.

Entre apparition et effacement, entre le temps vécu et l’instant capturé, les images questionnent ce qui persiste, ce qui disparaît, ce qui se transforme. Le corps, la végétation et le décor se superposent et se répondent; les couches s’empilent, se devinent, s’activent mutuellement. Entre les mains de Sara, l’image devient un espace où s’incarnent les dynamiques d’échange et de réciprocité au cœur de sa démarche. L’installation fleurir (ou flétrir) explore la tension entre nature exubérante et présence discrète pour rendre compte d’une quête existentielle : (re)tracer la relation entre le territoire, le corps et l’esprit.

« Ce terrain emprunté, que je sculpte et documente depuis près de sept ans, porte l’empreinte de ma présence. Comme je porte la sienne. »



In this photographic installation, Sara A.Tremblay’s images stage life itself, its rhythms and its jolts. Stretched across the railing of artist Eugenia Reznik’s century-old home, they weave an intimate narrative of artistic work, life in the background, the visible and the invisible. The fragmented self-portrait that emerges from the composition evokes Sara’s domestic space while resonating with the setting where it is presented.

Between appearance and disappearance, lived time and the captured moment, the images question what endures, what vanishes, what transforms. Body, vegetation and setting overlap and respond to one another; layers accumulate, reveal glimpses of themselves and activate each other. In Sara’s hands, the image becomes a space where the dynamics of exchange and reciprocity are embodied at the heart of her practice. The installation bloom (or wilt) explores the tension between exuberant nature and discreet presence in an existential quest to (re)trace the relationship between land, body and spirit.

“For nearly seven years, I have shaped and documented this borrowed land; it bears the imprint of my presence, just as I bear its.”



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Whale Fall

Maison Rollin-Brais
20 septembre 19 octobre 2025

Vicky Sabourin

Déployée dans la Maison Rollin-Brais, l’installation La chute de la baleine s’inspire de l’écosystème de l’atelier de l’artiste, où s’accumule une panoplie d’objets glanés, de matériaux disparates, d’œuvres anciennes et récentes; où la matière se transforme; où les idées naissent et meurent. Alors qu’elle s’apprête à quitter l’atelier qu’elle occupe depuis dix ans, Vicky Sabourin se penche sur sa collection amassée au fil du temps, mais aussi sur les histoires familiales qui y sont rattachées. Elle redécouvre ses trouvailles faites au bord de la mer, lors de résidences de création ou de séjours familiaux, et, puisant à des projets passés, fait émerger de nouveaux récits à travers leur assemblage dans la maison ancestrale.

Un immense coquillage en papier mâché est posé sous le toit pentu du grenier. Réalisée à la suite de la découverte d’un crâne de rorqual commun aux îles de la Madeleine, duquel elle évoque les dimensions, la sculpture témoigne de l’histoire familiale de l’artiste. Son arrière-arrière-grand-père, Alexandre Sabourin, devient célèbre en 1901 lorsqu’il trouve une baleine échouée sur les berges du fleuve à Longueuil, où il réside. L’évènement, qui fait sensation à l’époque, rappelle la présence récente de mammifères marins dans les eaux de Montréal, loin de leur habitat naturel. En dialogue avec l’architecture de la Maison Rollin-Brais, érigée à la fin du 18e siècle, La chute de la baleine contribue à exhumer les histoires imbriquées dans ce lieu patrimonial tout en retraçant le parcours côtier de Vicky.

Marquée par l’intimité du geste de collectionnement, l’installation oscille entre un musée d’histoire naturelle et une réserve vivante, revisitant les pratiques de conservation et de mise en valeur des collections à travers une approche sensible : au-delà du désir de posséder ces objets, il s’agit avant tout pour l’artiste d’un besoin de s’en rapprocher, de rencontrer leurs formes, leurs matières, leur poids, leur fragilité, leurs odeurs. Les œuvres tirées de l’atelier et les spécimens naturels extraits de plages sablonneuses se partagent les trois étages de l’espace atypique. De nouvelles références se tissent entre les murs épais de l’ancienne résidence. Comme un cocon, la Maison Rollin-Brais sert d’espace de transition pour la collection de Vicky, qui rejoindra un atelier entièrement différent à la fin de l’exposition. Inoculées par la richesse historique du bâtiment, les pièces entament ainsi un nouveau départ. Elles se préparent à intégrer un nouvel écosystème en emportant les contextes au creux desquels elles ont fleuri.



Unfolding within the Maison Rollin-Brais, Whale Fall draws inspiration from the ecosystem of the artist’s studio: a space teeming with gathered objects, disparate materials and works both old and new; a place where matter transforms, where ideas come to life and fade away. As she prepares to leave the studio she has worked in for 10 years, Vicky Sabourin turns her attention to this collection built over time, as well as to the family stories woven into it. She rediscovers treasures found by the sea, during creative residencies or family trips, and, drawing from past projects, brings forth new narratives through their assembly in the historic house.

A massive papier-mâché seashell rests beneath the steep roof of the attic. Inspired by the discovery of a fin whale skull in the Magdalen Islands, the sculpture mirrors its scale and connects to the artist’s family history. Her great-great-grandfather, Alexandre Sabourin, gained notoriety in 1901 when he found a beached whale on the shores of the St. Lawrence in Longueuil, where he lived. The event, a sensation at the time, echoes the recent presence of marine mammals in waterways near Montréal, far from their natural habitat. In dialogue with the architecture of Maison Rollin-Brais, built in the late 18th century, Whale Fall exhumes the layered histories of this heritage site while tracing Vicky’s own coastal journey.

Marked by the personal nature of collecting, the installation hovers between a natural history museum and a living repository, revisiting practices of preservation and display through a sensitive approach: beyond a desire to possess these objects lies a need to draw close to them, to encounter their forms, their textures, their weight, their fragility and their scents. Works drawn from the studio and natural specimens gathered from sandy shores inhabit all three floors of the unusual space. New connections emerge within the thick walls of the former residence. Like a cocoon, Maison Rollin-Brais becomes a space of transition for Vicky’s collection, which will move to an entirely different studio once the exhibition ends. Infused with the building’s rich history, the pieces embark on a new beginning, carrying with them the contexts from which they first emerged.




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Corps saumâtres

Plein sud, centre d’exposition en art actuel
13 septembre 22 novembre 2025

Maria Simmons


Au centre d’exposition en art actuel Plein sud, Maria Simmons présente une installation inédite ancrée dans son expérience du fleuve Saint-Laurent. Ce nouveau corpus découle d’une résidence de création menée au printemps 2024 à Est-Nord-Est, dans la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli, où l’artiste a arpenté les berges et suivi le cours des marées. Dans l’atelier, elle a créé des réceptacles en céramique dont les formes organiques amalgament des éléments propres aux eaux salées du fleuve et des organismes issus des tourbières. Composée de céramique, de roseau, de varech, d’eau tannique, d’eau salée et d’eau douce, l’installation sinueuse évoque le mouvement des marées et les changements de salinité liés aux processus d’évaporation et de condensation de l’eau salée, qui retombe en pluie et contribue à alimenter les écosystèmes humides.  

Une araignée se déplace furtivement à travers les plantes carnivores gorgées de liquide. Les différentes sources d’eau au cœur de l’installation, notamment les eaux salées et tanniques, sont essentielles à de nombreuses formes de vie non humaines. Rappelant la texture des algues, les glaçures visqueuses sont parsemées d’éclats verdâtres inspirés des feux follets, ces manifestations lumineuses erratiques souvent repérées au-dessus des sols marécageux. Sous leur surface, les tourbières recèlent des secrets bien gardés. Elles constituent les plus importants lieux de stockage terrestre de carbone et jouent un rôle important dans la régulation des changements climatiques. Grâce aux conditions particulières qui y prévalent, telles que l’acidité de l’eau et l’absence d’oxygène, ces milieux humides contribuent à préserver naturellement les matières organiques qui y sont enfouies. La tourbe renferme parfois même des artéfacts humains, comme le mystérieux « beurre de tourbière », témoin des pratiques ancestrales de conservation des aliments.

À la manière d’un portail, l’installation Corps saumâtres aménage un espace liminal où se rencontrent le passé et le présent, la surface et le monde souterrain, le vivant et le non-vivant, offrant de possibles renouements avec notre environnement et les phénomènes naturels immémoriaux qui le façonnent.



At Plein sud, Maria Simmons presents a new installation rooted in her experience of the St. Lawrence River. The work grew out of a spring 2024 residency at Est-Nord-Est in Saint-Jean-Port-Joli, where she walked the shoreline and followed the rhythms of the tides. In the studio, she created ceramic vessels whose organic shapes fuse elements from the river’s salty waters with organisms native to peatlands. Made of ceramic, reed, kelp, tannic water, salt water and freshwater, the sinuous installation evokes the motion of the tides and the shifts in salinity caused by evaporation and condensation, when seawater rises, falls as rain and nourishes wetland ecosystems.  

A spider moves stealthily among liquid-filled carnivorous plants. The tannic and saline waters at the heart of the installation are essential to countless non-human life forms. Viscous glazes, reminiscent of seaweed, are speckled with greenish glimmers inspired by will-o’-the-wisps, those erratic lights often seen hovering over marshy ground. Beneath the surface, peatlands conceal closely guarded secrets. They are the planet’s largest terrestrial carbon stores and play a vital role in regulating climate change. Their unique conditions, in particular their acidic water and lack of oxygen, naturally preserve the organic matter buried within them. Peat has even yielded human artifacts, such as the enigmatic “bog butter,” evidence of ancient food preservation practices.

Like a portal, Brackish Bodies opens a liminal space where past and present, surface and underworld, living and non-living converge, offering possible reconnections with our environment and the timeless natural phenomena that shape it.



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La couleur du ciel est relative


Parc Michel-Chartrand
12 septembre 19 octobre 2025

Natacha Clitandre

Implantée dans le parc Michel-Chartrand, l’installation La couleur du ciel est relative prend la forme d’une structure-jardin inspirée du lakou, un modèle d’aménagement décolonial issu des cultures antillaises, d’Haïti en particulier, qui valorise le mode collectif et facilite le partage des ressources nourricières. Elle comporte un potager, cultivé dans un bac ponctué de panneaux d’acrylique revalorisés, et des boucles vidéo contemplatives, projetées sur des surfaces circulaires intégrées aux végétaux et recouvertes d’un film dichroïque. Cohabitation improbable entre matière organique, végétale, minérale, vidéographique et plastique, l’installation évoque un carrefour où se rencontre et se croise une diversité de perspectives.

Les différents matériaux réfléchissants au cœur de l’œuvre génèrent un phénomène d’interférence d’ondes lumineuses, tel que celui influant sur notre perception de la couleur du ciel, laquelle résulte de la relation entre les éléments – la lumière du soleil, les molécules de gaz en suspension dans l’atmosphère terrestre – et notre localisation. Bien que la lumière du soleil soit composée de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, le ciel nous apparaît généralement bleu, car nos yeux sont adaptés pour percevoir certaines couleurs de la lumière visible plus clairement que d’autres, particulièrement les longueurs d’onde bleues. Par ailleurs, la couleur du ciel est affectée par la pollution atmosphérique, qui joue un rôle de plus en plus important dans l’apparition des ciels colorés. 


Le ciel, cet espace qui nous surplombe tous·tes, que nous associons spontanément et universellement à une couleur bien définie, est en constante mutation et comporte une myriade de nuances. Il en va de même pour le tissu social : les particules humaines qui lui donnent forme sont loin d’être figées et homogènes. Des présomptions et des a priori s’ancrent souvent dans notre esprit, sans pour autant représenter la réalité. La couleur du ciel est relative se déploie comme une invitation à embrasser, de manière non hiérarchique, la diversité des influences, des perceptions et des références qui constituent la société. À l’image des nuances du ciel, l’installation fait rayonner la multiplicité, entraînant des réflexions kaléidoscopiques tant visuelles qu’intellectuelles. Elle offre des pistes pour repenser les « communs » et envisager l’aménagement du territoire à l’heure de la crise écologique et dans un contexte sociopolitique marqué par les mouvements d’opposition.



Installed in Parc Michel-Chartrand, The Colour of the Sky is Relative takes the form of a garden structure inspired by the lakou, a decolonial model of land use rooted in Caribbean cultures, particularly in Haiti, that values collective living and encourages the sharing of food resources. It includes a vegetable garden, grown in a planter made with repurposed acrylic panels, and contemplative video loops projected onto circular surfaces nestled among the plants and covered with dichroic film. An unlikely cohabitation of organic, vegetal, mineral, video and plastic materials, the installation evokes a crossroads where diverse perspectives converge.

Reflective materials at the heart of the work create an interference of light waves similar to the phenomenon that shapes our perception of the sky’s colour, which results from the relationship between the elements—the sun’s light, gas molecules suspended in the Earth’s atmosphere—and our location. Although sunlight contains all the colours of the rainbow, the sky usually appears blue because our eyes are better adapted to perceive some wavelengths of visible light than others, particularly blue. At the same time, the colour of the sky is altered by atmospheric pollution, which is increasingly influencing the appearance of coloured skies. 

The sky stretches above us all, something we instinctively imagine as a single, fixed colour, yet it is ever-changing, filled with countless nuances. The same is true of the social fabric: The human “particles” that compose it are far from static or uniform. Presumptions and preconceptions often take root in our minds, without necessarily reflecting reality. The Colour of the Sky is Relative unfolds as an invitation to embrace, in a non-hierarchical way, the diversity of influences, perceptions and references that make up society. Like the sky’s shifting hues, the installation radiates multiplicity, sparking kaleidoscopic reflections, both visual and intellectual. It offers new avenues for rethinking the “commons” and for imagining land use in an era of ecological crisis and a sociopolitical context marked by movements of resistance.




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Deep Gazing


Espace culturel
Université de Sherbrooke (Campus de Longueuil)
12 septembre 19 octobre 2025

Horizon Factory

Composé des artistes Erin Hill et Nina Vroemen, Horizon Factory explore les phénomènes atmosphériques et les récits célestes à travers des performances, des ateliers, des vidéos et des publications. Depuis 2019, Horizon Factory mène le projet interdisciplinaire Les Sœurs de l’Ordre céleste de la Néphologie, une communauté fictive constituée de deux nonnes vêtues de bleu et vouées à l’étude des nuages. 

Les activités des Sœurs de l’Ordre céleste de la Néphologie sont guidées par la pratique du deep gazing, un concept qu’elles ont développé afin de lier l’observation des nuages et la prévision du futur. Inspiré par la compositrice expérimentale Pauline Oliveros (1932-2016) et ses pratiques de méditation sonore et d’écoute profonde (Deep Listening), le deep gazing envisage le regard comme une manière d’activer le système sensoriel du corps, de s’accorder avec soi-même et l’environnement. 

Se tournant vers le ciel, les Sœurs proposent des outils pour en lire les signes, au-delà des prévisions météorologiques, à travers des œuvres qui allient écologie, divination et art visuel. La vidéo au cœur de l’exposition est élaborée autour de l’expérience audio Deep Gazing. Guidée par la voix des Sœurs, l’expérience méditative invite à se laisser transporter dans l’immensité du ciel et à déceler les messages qu’il a à offrir. Sous la forme d’œuvres textiles, quatre collages mettent en lumière les interrelations scientifiques, spirituelles, poétiques et oniriques qui jalonnent l’imaginaire collectif. Les nuages deviennent le lieu d’apparition de récits atmosphériques, porteurs de connaissances à la fois ancestrales et futures.



Formed by artists Erin Hill and Nina Vroemen, Horizon Factory explores atmospheric phenomena and celestial narratives through performances, workshops, videos and publications. Since 2019, the duo has been developing The Sisters of the Celestial Order of Nephology, a fictional community of two blue-clad nuns devoted to the study of clouds.

The activities of the Sisters of the Celestial Order of Nephology are guided by the practice of “deep gazing,” a concept they devised to connect cloud observation with visions of the future. Inspired by experimental composer Pauline Oliveros (1932–2016) and her practices of sound meditation and Deep Listening, deep gazing treats sight as a way of activating the body’s sensory system, tuning into oneself and the environment. 

Looking skyward, the Sisters propose tools for reading its signs beyond conventional weather forecasts through works blending ecology, divination and visual art. At the heart of the exhibition is a video developed around the audio experience Deep Gazing. Guided by the voices of the Sisters, this meditative journey invites participants to be carried into the vastness of the sky and to discern the messages it has to offer. Taking the shape of textile works, four collages highlight the scientific, spiritual, poetic and dreamlike interconnections that run through collective imagination. Clouds become the stage for atmospheric narratives, carriers of both ancestral and future knowledge.



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Chimères urbaines, utopies naturelles


Carré Isidore-Hurteau
12 septembre 19 octobre 2025


Ryth Kesselring


Tissée entre les arbres du carré Isidore-Hurteau, l’installation monumentale de Ryth Kesselring est réalisée à partir de peinture à la chaux, d’argile et de fils de lin délicatement entrelacés autour de troncs qui jalonnent le parc. Accompagnant le tissage, une ambiance sonore composée par l’artiste allie des enregistrements faits sur place et des sons abstraits. Les composantes textiles et sonores de l’œuvre contribuent à déformer le paysage qui, traversé de géométries ondoyantes et de brouillements audio, se reconfigure constamment selon les points de vue et les perspectives d’écoute. Il en résulte une rencontre unique entre la matérialité et l’expérience auditive, où le son, la matière et le lieu entrent en résonance. Entre chimère et utopie, l’installation met en contraste les effets de l’activité humaine sur le territoire – qui en déterminent souvent l’aspect – et l’équilibre fragile des écosystèmes naturels.

Posant un regard critique sur les pratiques d’extraction des ressources naturelles et humaines, l’artiste articule une réflexion sur les politiques invasives de gestion du territoire, qui dénaturent les écosystèmes et affectent les cultures, autochtones en particulier, ainsi que sur le rapport au « faire » et au travail dans le contexte de l’anthropocène. Le temps et l’énergie requis pour produire l’immense tissage évoquent des modes de fabrication où le corps devient une ressource en soi, extraite selon des procédés semblables à ceux employés dans la gestion des ressources végétales et minérales. D’un autre côté, l’œuvre évoque les réseaux de télécommunications et racinaires qui contribuent à nourrir le tissu social et végétal dans notre époque marquée par le numérique et la crise écologique. Elle reproduit les liens filamenteux du mycélium, ou encore les ondes qui permettent la transmission de voix et d’images. Comme un écho encapsulé du paysage, le rythme engendré par la symbiose des éléments visuels et sonores rappelle les vibrations émises par le vivant au sein du carré Isidore-Hurteau.



Woven among the trees of Isidore-Hurteau Square, Ryth Kesselring’s monumental installation is made from limewash paint, clay and linen threads delicately intertwined around the park’s tree trunks. Accompanying the weaving, a soundscape composed by the artist blends field recordings with abstract sounds. The textile and sonic elements of the work distort the landscape, which, traversed by undulating geometries and layered audio, constantly reconfigures according to viewpoints and listening perspectives. The result is a unique encounter between materiality and auditory experience, where sound, matter and place resonate together. Between chimera and utopia, the installation contrasts the effects of human activity on the land—which often determine its appearance—with the fragile balance of natural ecosystems.

Critically examining the extraction of natural and human resources, the artist reflects on invasive land management policies that disrupt ecosystems and affect cultures, particularly Indigenous ones, as well as on practices of “making” and labour in the Anthropocene. The time and energy required to produce the immense weaving reflect modes of production in which the body itself becomes a resource, extracted similarly to methods used in managing plant and mineral resources. At the same time, the work evokes the telecommunication and root networks that sustain social and plant fabric in our digital and ecologically fragile era. It mirrors the filamentous connections of mycelium, as well as the waves that transmit voices and images. Like an encapsulated echo of the landscape, the rhythm generated by the symbiosis of visual and auditory elements recalls the vibrations of living systems within Isidore-Hurteau Square.



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Ryth Kesselring



Dans l’œil du lièvre


Vieux-Longueuil

12 septembre 19 octobre 2025


Christine Sioui Wawanoloath


L’écrivaine et artiste abénakise-wendat Christine Sioui Wawanoloath s’inspire des légendes wendat et abénakises, et plus largement de l’ensemble du bagage mythologique de l’humanité, pour créer des œuvres distinctement enracinées dans le territoire. Sa pratique multidisciplinaire se décline sous forme de contes pour enfants, de pièces de théâtre, de poèmes, de peintures, d’illustrations et de sculptures. Dans ses œuvres visuelles et ses écrits, elle déploie un univers coloré et évocateur qui entrelace les mondes naturel, spirituel et onirique.


Trois poèmes issus de son recueil Dans l’œil du lièvre sont présentés dans l’espace public de façon à offrir d’impromptus moments de poésie sur les trottoirs du Vieux-Longueuil. Se tournant vers la faune, la flore et les éléments naturels, Christine Sioui Wawanoloath fait le récit des interactions au cœur des traditions et des histoires autochtones. Dans ses poèmes, la biodiversité se mêle au temps cyclique et à la mémoire sensorielle pour réenchanter le sensible. Les vers nous transportent des nuages à la prairie, des étoiles aux peupliers. À travers les mots de l’écrivaine, de nouvelles visions du « faire commun » affleurent et révèlent le merveilleux qui nous entoure. L’installation poétique, ainsi déployée aux pieds des passant·e·s, suscite des rencontres improbables avec la nature en contexte urbain et éveille l’imaginaire des petit·e·s et des grand·e·s.



Abenaki-Wendat writer and artist Christine Sioui Wawanoloath draws inspiration from Wendat and Abenaki legends, as well as from the broader mythological heritage of humanity, to create works deeply rooted in the land. Her multidisciplinary practice includes children’s stories, plays, poems, paintings, illustrations and sculptures. In both her visual art and her writing, she imparts a colourful, evocative world that interweaves the natural, spiritual and dreamlike realms.

Three poems from her collection Dans l’œil du lièvre are displayed in public spaces, offering impromptu poetic moments along the sidewalks of Vieux-Longueuil. Christine Sioui Wawanoloath uses animals, plants and natural elements to recount the relationships at the heart of Indigenous traditions and stories. In her poems, biodiversity blends with cyclical time and sensory memory to re-enchant the senses. Her verses carry us from the clouds to the prairie, from the stars to the poplars. Through her words, new understandings of “shared experience” emerge, revealing the wonder that surrounds us. This poetry installation, unfurled at the feet of passersby, sparks unexpected encounters with nature in an urban setting and awakens the imagination of both young and old.



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All drawing is of the moment


Maison de la culture Marcel-Robidas

13 septembre, 10 h à 13 h


SALT


Composé des artistes Tara Dougans et Rachel Crummey, SALT est un collectif de recherche multidisciplinaire voué à la sympoïèse, un concept développé par la philosophe Donna Haraway qui signifie « faire/fabriquer/construire-avec ». The Institute of Sensual Awareness, Language and Touch (SALT) mène une pratique axée sur la création commune et inspirée des formes non linéaires de connaissance. Dans ses ateliers créatifs et ses projets artistiques, le collectif explore les notions de présence, de lien et de soin.


SALT vise à encourager la curiosité, le rapprochement et l’incarnation à travers le jeu collaboratif – et l’imagination collective – avec le vivant. L’atelier de dessin All drawing is of the moment est fondé sur la pratique de la sympoïèse et invite les participant·e·s à expérimenter un mode de création qui allie contemplation, non-linéarité et spontanéité. Favorisant une conscience élargie du corps et du monde, l’atelier ouvre la voie à la pollinisation croisée et aux dynamiques intersubjectives, de façon à stimuler l’émergence de possibilités inattendues.

nous comprenons le temps comme une spirale, un cocon, une coquille, un mouvement
multiple au rythme du système nerveux
orienté par la sagesse de la fermentation,
le temps est un ingrédient clé



Composed of artists Tara Dougans and Rachel Crummey, SALT is a multidisciplinary research collective devoted to sympoiesis, a concept developed by philosopher Donna Haraway meaning “making-, creating- or building-with.” The Institute of Sensual Awareness, Language and Touch (SALT) is centred on co-creation and inspired by non-linear forms of knowledge. In its creative workshops and artistic projects, the collective explores notions of presence, connection and care.


SALT seeks to foster curiosity, connection and embodiment through collaborative play and collective imagination with the living world. The workshop “All drawing is of the moment” is grounded in the practice of sympoiesis and invites participants to experience a mode of creation that brings together contemplation, non-linearity and spontaneity. By cultivating an expanded awareness of body and world, the workshop opens the way to cross-pollination and intersubjective dynamics, sparking the emergence of unexpected possibilities.


we understand time as a spiral, a cocoon, a shell, a manifold
move at the pace of the nervous system
orient by fermentation wisdom,
Time is a key ingredient



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Hunger for connection


Parc St. Mark

13 septembre, 10 h à 13 h

Snack Witch Joni Cheung

Puisant dans son héritage hongkongais-chinois, Snack Witch Joni Cheung explore les relations signifiantes qui existent entre les objets, les pratiques, les lieux et les identités. Iel aborde le transnationalisme, la migration, les diasporas et les relations familiales dans des projets axés sur le partage de souvenirs, d’expériences, de savoirs et de savoir-faire. Souvent sous la forme d’ateliers de création, de réflexion ou de recherche, l’artiste s’intéresse aux manières dont les communautés développent et maintiennent des liens par-delà les distances géographiques, temporelles et socioculturelles.


En ayant recours à la nourriture, Snack Witch impulse des moments de rencontre propices au dialogue, en particulier sur les questions de traditions, d’authenticité et de déplacement au cœur des expériences diasporiques. Iel emploie l’humour comme stratégie pour traiter de situations du quotidien parfois difficiles. Faisant appel aux pratiques familiales de l’artiste, l’atelier culinaire Prêt·e·s à Dumpling? invite les participant·e·s à préparer des dumplings à la main. Ce projet a débuté pendant la pandémie, lorsque Snack Witch a souhaité revisiter certains rituels familiaux afin de contrer l’isolement. S’inspirant des souvenirs de pliage de 燒賣 siu mai (dim sum) et de 雲吞 wonton avec son père, iel offre cet atelier qui allie technique culinaire et échange multiculturel dans le but de créer des espaces de partage et de réciprocité autour de la nourriture.



Drawing on their Hong Kong–Chinese heritage, Snack Witch Joni Cheung explores the meaningful relationships between objects, practices, places and identities. Their work addresses transnationalism, migration, diaspora and family ties through projects centred on sharing memories, experiences, knowledge and skills. Often through workshops focused on creation, reflection or research, the artist explores how communities build and maintain connections across geographical, temporal and sociocultural divides.


Through food, Snack Witch creates moments of encounter that foster dialogue, especially around questions of traditions, authenticity and displacement at the heart of diasporic experiences. They use humour as a strategy to address the challenges of everyday life. Calling on the artist’s family practices, the culinary workshop Down to Dumpling? invites participants to make hand-folded dumplings. The project began during the pandemic, when Snack Witch sought to revisit certain family rituals to counter isolation. Inspired by memories of folding 燒賣 (siu mai, dim sum) and 雲吞 (wonton) with their father, they offer this workshop as a blend of culinary technique and multicultural exchange, creating spaces of sharing and reciprocity around food.



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